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Ladj Ly (/ladʒ li/), né en 1980, est un réalisateur et scénariste français.
Biography
De parents d'origine malienne, Ladj Ly grandit à Montfermeil dans le quartier des Bosquets. Passionné de vidéo, il suit une formation multimédia et tourne ses premiers films dans son quartier avec ses amis Kim Chapiron, Romain Gavras, JR, issus du collectif Kourtrajmé.
Il réalise ses premières vidéos, notamment pour Oxmo Puccino, et ses premiers documentaires, 365 jours à Clichy-Montfermeil, tourné après des émeutes de 2005 dans les banlieues françaises, Go Fast Connexion, 365 jours au Mali. Il filme également des cop watchs lors d'arrestations violentes.
En 2009, il est impliqué dans une affaire de menaces avec des amis, ce qui lui vaut en mars 2011 une condamnation à une peine de prison de prison.
La veille de sa condamnation, le 1er mars 2011, Ladj Ly est condamné à 400 € d’amende pour des « commentaires outrageants » à l’encontre de policiers dont il avait filmé une intervention violente et publié les images en ligne.
En 2012, Ladj Ly est également condamné à 90 jours-amende à pour sur personne dépositaire de l’autorité publique et violence sur personne chargée d’une mission de service public à l'encontre du maire UMP de Montfermeil, Xavier Lemoine. L’outrage est consécutif à l’incendie qui avait coûté la vie à un bébé de 9 mois le 22 novembre 2010 dans le quartier des Bosquets, où réside Ladj Ly, qui l’avait vivement interpellé à propos des conditions de relogement des sinistrés. En 2019, cette animosité passée est révolue.
Les violences policières filmées inspirent à Ladj Ly le court-métrage Les Misérables : un policier de la BAC de Montfermeil dont la première intervention dérape, sous l’œil d’une caméra. Le film reçoit de nombreuses récompenses notamment au festival international du court métrage de Clermont-Ferrand et une nomination au César du meilleur court métrage en 2018. Toujours en 2018, il est nominé pour le César du meilleur documentaire avec À voix haute : La Force de la parole, co-réalisé avec Stéphane de Freitas, et qui traite du concours d'éloquence Eloquentia.
En 2018, Ladj Ly crée à Montfermeil une école gratuite des métiers du cinéma au sein des Ateliers Médicis, l'école Kourtrajmé.
La même année, il tourne son premier long métrage, Les Misérables, adapté de son court, en réaction à une bavure policière sur un jeune homme noir à Montfermeil en Seine-Saint-Denis, le 14 octobre 2008 que le réalisateur avait alors filmée. Le film, sélectionné au festival de Cannes 2019 en compétition officielle et récompensé par le prix du jury, fait un état des lieux des banlieues vingt-cinq ans après La Haine de Mathieu Kassovitz. Le film reçoit un accueil favorable lors de la projection officielle. En décembre 2019, le film franchit 1,4 million d’entrées en salles et figure parmi les 10 demi-finalistes de l’Oscar du meilleur film international quand survient une polémique sur le passé du réalisateur, qui pourrait menacer ses chances dans cette compétition.
Condamnations en 2011 et 2012
Amad Ly apprend au Sénégal que sa sœur entretient des relations sexuelles avec le mari de leur cousine. Proche de Ladj Ly mais sans lien de parenté, Amad Ly a obtenu une certaine notoriété lors des émeutes de 2005 où cet ami des jeunes décédés, Zyed Benna et Bouna Traoré, s'impose comme un modérateur dans les violences qui se déroulent alors à Clichy et Montfermeil. En 2007, il publie J'ai mal à ma France, témoignage d'un grand frère (Chronique sociale, avril 2007), qui obtient ex-aequo le prix de l’Éthique organisé par le magazine La Lettre du Cadre Territorial.
De retour en France, Amad Ly demande des explications à sa sœur, qui nie cette relation. Dans la nuit du 13 au 14 janvier 2009, il la frappe, lui casse un doigt et lui cause un traumatisme crânien. Avec son frère Mamoudou ainsi que Ladj, le trio retrouve ensuite le compagnon de sa cousine. L'homme est enfermé dans le coffre d'une voiture, amené dans une forêt, frappé et menacé, mais parvient à s'échapper. La victime est retrouvée le lendemain matin par un fermier. Blessé notamment au visage, une incapacité totale de travail de 10 jours lui est prescrite. Lors de sa garde à vue en mars 2009, Amad Ly tente de sauter du deuxième étage du commissariat de Montreuil. Lors de son procès, il déclare : « J'ai pris conscience que j'avais fait tout le contraire de ce que je prônais comme éducateur. » Le 2 mars 2011, les suspects sont jugés. Le parquet requiert 4 ans de prison pour Amad Ly, 2 ans pour Mamoudou Ly et 1 an pour Ladj Ly, mais les peines sont plus sévères, Amad étant condamné à 5 ans de prison, alors que Mamadou et Ladj sont condamnés à 3 ans de prison ferme.
Ces procès sont relatées à leur époque par la presse locale et nationale, puis elles sont remises en lumière après le succès public des Misérables par la magazine Causeur — qui y ajoute une justification religieuse à l'expédition vengeresse absente des compte-rendu du procès —, puis Valeurs actuelles le 18 décembre 2019. Contrairement aux titres des deux articles critiques, Ladj Ly n'a jamais été condamné pour « tentative de meurtre », mais pour complicité « d’enlèvement » et « séquestration », faits qu'il a toujours niés lors des procès, alors que les charges de tentative d'assassinat et de violences aggravées avaient été abandonnées par l'accusation. Le lendemain, Libération confirme la tenue du procès du 2 mars 2011 à Bobigny, mais montre des inexactitudes dans les publications des deux magazines. En 2012, lors du procès en appel, la condamnation de Lady Ly est confirmée, mais sa peine réduite à deux ans de prison ferme et un an avec sursis. Il est alors maintenu en détention.
Le 19 décembre 2019, Ladj Ly porte plainte pour « diffamation » et « diffamation raciale » contre les magazines Causeur et Valeurs actuelles.
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(2019)
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