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Nationality FranceBirth 16 october 1907Death 12 may 1965 (at 57 years) at Bourg-en-Bresse (
France)
Awards Prix Goncourt
Roger Vailland, né à Acy-en-Multien (Oise) le 16 octobre 1907 et mort le 12 mai 1965 à Meillonnas (Ain) (où il est enterré), est un écrivain, essayiste, grand reporter et scénariste français. Son œuvre comprend neuf romans, des essais, des pièces de théâtre, des scénarios pour le cinéma, des journaux de voyages, un journal intime et de nombreux articles de journaux rédigés tout au long de sa vie.
Embauché en 1928 comme journaliste à Paris-Midi, il est, cette même année, cofondateur éphémère de la revue expérimentale Le Grand Jeu. Dandy et libertin, il continue son métier de journaliste jusqu'à la guerre et fréquente les milieux littéraires. Replié à Lyon après la défaite de 1940, il s'engage en 1942, après une cure de désintoxication, dans la Résistance aux côtés des gaullistes puis des communistes et écrit ses premiers textes comme Drôle de jeu (Prix Interallié, 1945) où s'associent désinvolture et Résistance.
Après la guerre, il s'installe dans l'Ain à Meillonnas et est inscrit quelques années au Parti communiste. Il écrit alors une série de romans engagés : Les Mauvais Coups (1948) - l’histoire d’un couple qui se défait -, Bon pied bon œil (1950) - la découverte du militantisme -, Beau Masque (1954) - le thème de la fraternité syndicale et de la lutte contre l’aliénation-, 325 000 francs (1955) - l'exploitation ouvrière - ou La Loi, (Prix Goncourt 1957) - jeux de pouvoir et de vérité dans la région des Pouilles en Italie du sud -. Il travaille également comme scénariste auprès de Roger Vadim ou de René Clément.
Roger Vailland meurt à cinquante-sept ans, le 12 mai 1965, d’un cancer du poumon. Biography
Le père ouvre un cabinet de géomètre-expert dans un petit bourg de l'Oise, Acy-en-Multien, où Roger naît en 1907. La famille s'installe en 1910, 18, rue Flatters à Paris, où naît Geneviève en 1912.
En 1919, après le retour de guerre du père, la famille devient rémoise, toujours pour raisons professionnelles. Reims est en pleine reconstruction. Le père de Roger lui transmet l’amour de la géométrie, de la nature et de la lecture : Plutarque, Shakespeare, Les Mille et Une Nuits. Avec des camarades de lycée, notamment René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte, il forme le groupe des Phrères simplistes : ils cherchent à travers les drogues et l'alcool le dérèglement de tous les sens (sur le modèle d'Arthur Rimbaud). Ils sont surréalistes sans le savoir.
En 1925, la famille emménage à Montmorency. Roger entre à Louis-le-Grand, à Paris, en classe d’hypokhâgne. Deux ans plus tard, il loge chez sa grand-mère rue Pétrarque, ce qui est censé faciliter sa préparation d'une licence de Lettres à la Sorbonne. Il est au cœur de la vie parisienne et renonce très vite à ses études.
Grâce aux conseils et à l’appui de Robert Desnos, il est embauché en 1928, à 21 ans, par Pierre Lazareff comme journaliste à Paris-Midi (une édition de Paris-Soir) et emménage dans un hôtel de la rue Bréa. Outre Robert Desnos, il côtoie le tout-Paris littéraire : Cocteau, Gide, Prévert, Marcel Duhamel, Michel Leiris, Raymond Queneau, Benjamin Péret, James Joyce, les papes du surréalisme Louis Aragon et André Breton.
Toujours en 1928, il fonde, grâce à l'appui de Léon Pierre-Quint, la revue Le Grand Jeu avec ses Phrères simplistes René Daumal et Roger Gilbert-Lecomte et le peintre Joseph Sima. La revue se définit comme la « première révélation de la métaphysique expérimentale ». Il s'agit de s'extraire du terne présent, d’accéder à un autre état du « moi » où vie et mort, réel et imaginaire se rejoignent. Roger Vailland se dépense sans compter pour la revue. André Breton s'alarme de ce jeune homme insolent et turbulent, qui pourrait lui faire ombrage, et organise le 11 mars 1929, au Bar du Château, un procès dont Louis Aragon est le procureur, sous prétexte d'un article de Roger Vailland à l'éloge du préfet Chiappe. Le jeune homme, que ses Phrères ne défendent pas, est durablement anéanti et se retire. Lui parti, la revue s'effondre : il n'y aura que trois numéros du Grand Jeu.
(Sur cette époque, voir le témoignage de sa sœur Geneviève : L'enfant couvert de femmes.)
Reporter à Paris-Soir, Roger Vailland parcourt divers pays, voyages dont il fera des récits détaillés. Il publie deux grands romans-feuilletons en 1932-33, Leïla et La Visirova.
En décembre 1934, il habite 38, rue de l’Université, qu’il occupe avec Andrée Blavette (surnommée Boule), sa future femme, en alternance avec l’hôtel particulier des Blavette, villa Léandre à Montmartre, lieu qui sera un de ses ports d’attache jusque pendant la guerre. Il se séparera d'Andrée au début de 1947.
Fin 1940, la guerre et son métier de journaliste le mènent cours Gambetta à Lyon où Paris-Soir s'est replié. Il vit mal cette époque de latence, brasse beaucoup de projets et en 1942, après une cure de désintoxication, il s'engage dans la Résistance aux côtés des gaullistes puis des communistes. La guerre est le catalyseur qui va libérer Vailland de l’angoisse de l’écriture.
Engagé dans la Résistance dès 1942 et en mission au domicile de Daniel Cordier, un agent de la Résistance, il découvre un exemplaire de Lucien Leuwen, se plonge dans sa lecture… et se lance aussitôt dans l’écriture de Drôle de jeu. Recherché par la Gestapo et désireux de se retirer au calme pour écrire son roman, il s’installe en juin 1942, sur le conseil d’un ami, au château Mignon, un peu à l’écart de Chavannes-sur-Reyssouze près de Bourg-en-Bresse. À la fin de la guerre, il reprend son métier de reporter-journaliste et est correspondant de guerre pour plusieurs journaux. Drôle de jeu paraît à la Libération et reçoit le prix Interallié en 1945. Vailland y a mis le quotidien de la vie d’un réseau de résistants, dont son héros Marat, partagé entre ses convictions politiques et son âme de séducteur.
Il rêvait depuis longtemps d’écrire un grand roman sans y parvenir, puis, jusqu’à la fin de sa vie, il va en enchaîner neuf, avec des périodes de production, des périodes de remise en cause… et une méthode efficace : un diagramme accroché au mur indique en abscisse les jours d’écriture et en ordonnée le nombre de pages écrites. Il poursuit ses activités de journaliste mais n'écrit plus que pour des journaux progressistes : avec Pierre Courtade, Claude Roy, Pierre Hervé et Jacques-Francis Rolland, il participe à la belle aventure du journal Action et collabore aussi à Libération ou à La Tribune des nations.
Vailland et le cinéma : l'année 1947 marque sa première collaboration comme dialoguiste pour le film de Louis Daquin Les Frères Bouquinquant, première étape d'un parcours qui l'amènera à travailler avec Roger Vadim vers la fin de sa vie, même si son activité dans ce domaine n'a pas toujours été bien comprise et bien appréciée. En décembre 1947, ses amis De Meyenbourg, installés à Sceaux, ont pitié de sa situation matérielle et lui offrent l’hospitalité jusqu’en décembre 1950. Cette même année 1950, il se joint à d’autres écrivains comme Marcelle Auclair, Jacques Audiberti, Hervé Bazin, Émile Danoën et André Maurois pour le numéro de La Nef (revue de Lucie Faure) intitulé « L’Amour est à réinventer ».
Après un voyage en Extrême-Orient, il emménage au printemps 1951 avec Elisabeth Naldi (rencontrée fin 1949) à La Grange aux Loups (aussi appelée dans ses livres La Grange aux Vents), une austère petite maison des Allymes, hameau à six kilomètres d’Ambérieu-en-Bugey. Hébergés dans la simplicité de la maison de campagne d'André Ullmann et de Suzanne Tenand, loin des intellectuels de gauche parisiens, il découvre la vie des ouvriers et des paysans. Élisabeth et Roger vivent dans une certaine austérité les années les plus heureuses de leur vie.
En 1954, Roger et Élisabeth se marient et s’installent, à l’automne, dans une belle maison du centre de Meillonnas, un village du Revermont situé à une vingtaine de kilomètres de Bourg-en-Bresse. Élisabeth Vailland sera aussi sa muse, celle qui veillera sur sa mémoire, celle qui le protégera et l'emmènera en Italie dans les Pouilles puis jusque dans l'île de La Réunion dans ses périodes de crise profonde, quand il aura besoin de retrouver plus de sérénité.
Inscrit au Parti communiste en 1952, duquel il se désengage après l'insurrection de Budapest en 1956, il écrit une série de romans engagés : Les Mauvais coups (1948) — l’histoire d’un couple qui se défait —, Bon pied bon œil (1950) — la découverte du militantisme —, Beau masque (1954) — le thème de la fraternité syndicale et de la lutte contre l’aliénation (ce thème le relie à son ami Henri Lefebvre qui vint le voir en 1956 et quitta le parti à la même époque que lui) —, 325 000 francs (1955) — pamphlet contre le capitalisme qui a recueilli moins de votes des jurés du Goncourt que Les Eaux mêlées de Roger Ikor. La lutte des classes n’est pas son unique thème de prédilection. Il crée des personnages assez cyniques, voire libertins.
Cette évolution thématique marque un changement dans son œuvre littéraire : ainsi, dans La Loi (prix Goncourt 1957), il dresse le portrait stendhalien d’un héros dominateur, dans La Fête (1960), celui d’un héros donjuanesque, dans La Truite (1964), celui d’une jeune femme décidée à exploiter les hommes sans rien leur concéder. Vailland consacre également deux essais à des écrivains libertins célèbres : Choderlos de Laclos (1953) et Éloge du cardinal de Bernis (1956).
« Ma méthode de travail consiste à faire de chaque chapitre une scène, […] Je ne commence à écrire ma scène que quand j’ai parfaitement imaginé tous les détails […] je ne suis content que si le décor imaginaire de la scène est devenu tellement précis que je ne peux pas changer par l’imagination un meuble de place sans que toute la scène, y compris le comportement des personnages, en soit modifiée… »
Roger Vailland, archives personnelles. (Cf. la biographie d’Yves Courrière, p. 604-605)
Au début des années 1960, Vailland renoue avec le cinéma. Il travaille avec Roger Vadim et lui écrit des scénarios (voir le chapitre Filmographie). En mars 1962, il est à Hollywood en compagnie de René Clément pour préparer leur film Le Jour et l'Heure. Au printemps 1961, à Jérusalem pour couvrir le procès Eichmann ; il y retrouve Yves Courrière.
Toute sa vie, Roger Vailland aura rejeté les contraintes et aura cherché avec une désinvolture élégante, à connaître le bonheur : une pratique hédoniste qui le marginalise.
Grand reporter, romancier communiste qui roulera en Jaguar à la fin de sa vie, drogué, grand résistant, alcoolique, amateur de cyclisme et de montagne, ascète lorsqu’il écrit, ex-surréaliste, libertin, Roger Vailland a commencé tôt à opérer le « dérèglement de tous les sens » cher à son maître Arthur Rimbaud.
Roger Vailland meurt à cinquante-sept ans, le 12 mai 1965, d’un cancer du poumon. Il repose dans le cimetière de Meillonnas, près de Bourg-en-Bresse.
La plupart de ses œuvres posthumes ont été publiées avec le concours d'Élisabeth Vailland, de René Ballet et de l'association Les Amis de Roger Vailland.
Mairie de Reims : ville de ses jeunes années
Chavannes-sur-Reyssouze où il résida
Château des Allymes dans l'Ain : De Chavannes aux Allymes
Meillonnas, sa dernière résidence : le pays de la faïence
Best films
(1959)
(Writer) Usually with